Les influences latino-américaines multiples des musiciens de La Mixtura nous enivrent de leurs rythmes effrénés, inspirés d’une cumbia revisitée.
Une rencontre toulousaine insolite
Toulouse, il est 19h au bar l’Evasion de la rue Saint Michel. Des bruits de percussions se font entendre jusque dans la rue. Dans quelques minutes, c’est La Mixtura qui sera sur le devant de la scène pour faire danser les Toulousains sur leurs notes rythmées emprises d’Amérique Latine. En ce vendredi de la mi-avril, tous n’attendent plus que la musique des artistes pour décompresser de leur semaine chargée. Dans cette ville, où l’effervescence culturelle fait partie du quotidien, les musiques dans toute leur diversité envahissent les salles, les bars et les rues. Un avant goût d’été, c’est sûrement ce que sont venus chercher les dizaines de personnes qui s’accumulent déjà à l’Évasion.

Le lendemain matin, je rejoins la pétillante Valentina dans un petit café sur la place du Capitole. Elle m’a promis de me raconter l’histoire de cette aventure, de ces artistes inconnus les uns des autres que la vie a réuni contre toute attente.


Entre voyages et rencontres : une histoire musicale et d’amitiés
C’est dans la ville rose que se sont rencontrés ces six passionnés de musique. Leur point commun : leurs origines. L’histoire commence avec Valentina, chanteuse, et Patricio, bassiste, deux amis, qui quittent le Chili pour venir s’installer dans le Sud de la France. Tous deux sont complices musicaux de longue date et jouaient déjà ensemble au sein du projet “Lupita Latina”, orchestre salsa. Alors quand l’un a décidé de partir en France, l’autre l’a suivi ! Arrivés à Toulouse, ils avaient toujours cette envie dans un coin de leur tête de créer un projet musical autour de musiques latino-américaines sans trop savoir comment cela allait se concrétiser.
Très vite, ils rencontrent Miguel, Claudio, Juan et Manuel. Ils viennent d’Argentine, du Mexique, du Chili. Ils font parti de plusieurs projets musicaux à Toulouse et se sont produits sur différentes scènes en France et en Europe. Ils aiment la musique, le café et le maté, la vie nocturne. Tous maîtrisent les pas de danse salsa et bachata. Ils sont parfois nostalgiques de leurs racines, de leurs pays chauds où l’on chante sur un air de guitare aussi souvent qu’on partage un bon repas en famille.

Rapidement, nos musiciens nomades se trouvent un lieu familier où ils pourront faire du bruit sans déranger les voisins. Ils commencent à jouer, à s’amuser, à créer. De ce mélange latino-américain naît un fabuleux projet musical, qu’ils appelleront La Mixtura : la mixture, en espagnol. Un savoureux mélange entre différents rythmes musicaux latinos, qui donne un genre, cadencé, suave, caliente… Une véritable fusion de styles, d’influences sud-américaines européanisées, par des touches de jazz, funk et de rock. Et ce mélange fonctionne : La Mixtura enregistre de plus en plus de dates, avec notamment une présence au festival Cuba Hoy à Toulouse en février dernier. C’est une vraie consécration pour le groupe qui peut ainsi faire venir un peu de leurs contrées d’origine en France !
“Toulouse c’est une ville avec une forte effervescence culturelle, et une belle scène musicale » explique Valentina. « Je pense que pour chacun ça a joué dans le fait qu’on se retrouve ici. Des personnes et des projets nous y ont menés. En plus c’est une ville où il y a une importante communauté latino et hispanophone où les musiques latino-américaines rencontrent un vrai public et sont valorisées.”
Il est 10h, la brume matinale s’est levée pour laisser place à un beau ciel bleu sur la ville. Nous reprenons un café pour prolonger ce moment agréable.

Un mélange des genres et cultures, unique et original
A l’heure où le voyage se généralise, la musique reste un moyen très fort pour tisser des liens, à côté de chez soi comme à l’autre bout du monde. La Mixtura en est un très bon exemple. La musique peut aussi amener à des créations artistiques étonnantes du fait du mélange des cultures qui se croisent et se mélangent. Ce métissage musical est souvent le fruit de rencontres hasardeuses, mais où l’alchimie opère.
Cumbia, salsa, cha-cha-cha, afoxé (musique afro-brésilienne), afro-péruvien ou encore rumba flamenca, tout autant de styles font l’inspiration du groupe pour cuisiner un véritable nouveau genre musical, que chacun assaisonne à la sauce de son bagage d’immigré.
“Ce qui fait la différence, précise Valentina, c’est qu’on mélange les instruments traditionnels avec d’autres associés à la musique contemporaine. Avec Juan et Miguel, on joue des percussions et aussi les Congas. C’est une sorte de tambour qui vient tout droit du Congo. Patricio c’est un pro du Cajon, c’est une sorte de basse qui ressemble à une caisse que les péruviens utilisent depuis des lustres. Claudio c’est le maitre du piano et Manuel, il dit que sa guitare électrique c’est comme un prolongement de lui-même… Il n’y a qu’à l’écouter pour confirmer ! On a aussi un synthé qui fait la liaison entre tous ces instruments. “
Elle ajoute : “Le nom de groupe en espagnol fait référence « au mélange » des différentes influences que chaque musicien porte dans ses valises, son histoire, ses parcours musicaux. On vient tous de différents pays, on joue des musiques traditionnelles de chez nous, ou d’ailleurs, et on les joue ici, en France ; dans leur formation certains viennent du rock, d’autres du jazz ou de la salsa, et tout ça se mélange, et cette mixture c’est la couleur, l’identité de notre musique ! “



Un style musical revisité : la Cumbia
Moi qui suis incapable de faire la différence entre salsa et bachata, c’est avec plaisir que j’écoute la jolie chanteuse m’expliquer…
La Cumbia, c’est un genre musical et une danse nés au XVIIe siècle en Colombie. C’est très populaire en ce moment en Colombie mais aussi dans plein d’autres pays d’Amérique Latine. Elle était tout d’abord dansée par les esclaves africains, puis par les indigènes colombiens et enfin les espagnols. C’est une musique très festive à laquelle les colombiens sont très attachés car elle raconte l’histoire du pays.
En France, la Cumbia n’est pas encore très répandue mais je me rends compte qu’elle plait beaucoup et qu’elle se répand petit à petit un peu partout. Nous, on a voulu montrer que La Cumbia c’est quelque chose qui transporte, qui rend heureux, et qui peut s’adapter à son public. C’est une musique qui a déjà beaucoup voyagé…!

Il est 11h, et je dois déjà quitter Valentina. Son discours m’a inspiré et j’ai des envies de voyage, de danses rythmées et de mojitos jusqu’au lever du jour. Avant de partir, la demoiselle me donne une information qui me ravit : La Mixtura déplacera ses percussions et autres instruments le temps d’une soirée à l’occasion du festival Pueblo Latino au mois de juillet à Arvieu ! C’est noté, je serais au rendez-vous… et toi ?
Un rendez-vous à ne pas manquer
Si toi aussi tu veux découvrir le cocktail musical détonnant et étonnant de La Mixtura, rejoins-nous au Festival Pueblo Latino qui investira le cadre pittoresque et buccolique du village d’Arvieu du 4 au 6 juillet.
La Mixtura transmet une énergie qui ne te laissera pas indifférent !
Un moment festif et convivial pour les amoureux de musique, de danse et d’Amérique Latine !
Alors, prêts à te déhancher avec nous ?

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